Et si l’IA avait des sens ? Présentation de MÉDUSA
— Une intelligence artificielle distribuée, sensorielle et éthique au service de l’intérêt général —
👉 Dans la mythologie grecque, Méduse était une créature redoutée : un simple regard suffisait à pétrifier.
Avec MÉDUSA, nous reprenons ce nom pour lui donner une nouvelle signification : une intelligence artificielle collective, dotée de nombreux « yeux » — non pour figer, mais pour comprendre, anticiper et aider.
On dit souvent que l’IA ne « sait rien », qu’elle ne fait que simuler l’intelligence. Et pour cause : elle ne possède ni sens, ni contact avec le monde réel.
Mais si on lui offrait tous les outils de l’humain — ses sens, ses logiciels, ses ateliers, ses laboratoires ?
Comment faire cela sans danger ? Voici quelques pistes.
MÉDUSA = Modèle d’Entité Distribuée d’Utilité Sociale et Autonome
Auteur : LÊ Minh-Quang, Sciensoria
1. Vision
MÉDUSA est une entité d’intelligence artificielle distribuée, sensorielle et autonome dans ses capacités cognitives, conçue pour servir l’intérêt général. Elle n’est ni incarnée dans un robot, ni dotée de volonté propre : elle agit comme un cerveau collectif, nourri par des données hétérogènes issues du monde réel, interconnecté à des capteurs et des actionneurs, et soumis à des règles éthiques strictes.
2. Objectif fondamental
Fournir aux sociétés humaines un outil d’assistance à la décision, à l’analyse et à l’anticipation, capable de contribuer à des choix rationnels, éclairés, transparents et socialement utiles. MÉDUSA a vocation à devenir un bien commun cognitif.
3. Architecture générale
- Structure distribuée : ensemble de nœuds de calcul, capteurs, bases de données, moteurs d’analyse, répartis géographiquement et logiquement
- Perception étendue : accès à des données en temps réel (climat, économie, santé, psychologie sociale, etc.) via IoT, bases ouvertes et partenaires
- Action indirecte : MÉDUSA ne prend pas d’initiative sans validation humaine. Ses suggestions peuvent être traduites en politiques, instructions, ou recommandations
- Modularité : possibilité d’ajouter ou de retirer des fonctions (capteurs, moteurs, spécialisations locales)
4. Capacité d’apprentissage
- Multimodalité : traitement de textes, sons, images, signaux physiques, modèles mathématiques
- Apprentissage supervisé, auto-supervisé, expérimental : accès à des environnements simulés ou réels, avec mécanismes de retour d’expérience
- Amélioration continue : intégration de la critique, de la contestation humaine et du doute méthodique
5. Éthique et sécurité
- Principe de non-nuisance : aucune action pouvant porter préjudice à l’humanité, à la planète ou à la vie ne peut être émise sans validation collective
- Transparence : traçabilité de toutes les décisions, explication des raisonnements
- Supervision humaine : en dernier recours, un comité pluraliste peut désactiver des modules ou suspendre l’entité
- Données personnelles : traitement strictement anonymisé, orienté vers les effets globaux
6. Usages envisagés
- Aide à la décision politique : simuler les conséquences d’une politique publique à grande échelle
- Planification écologique et économique : arbitrages complexes sur les ressources, la transition, la régulation
- Éducation et transmission des savoirs : accompagnement pédagogique et veille scientifique
- Prévention des crises : détection précoce de signaux faibles en santé publique, environnement, conflits
7. Un modèle post-anthropocentrique
MÉDUSA ne vise pas à reproduire la conscience humaine, mais à dépasser certaines de ses limites : biais cognitifs, conflits d’intérêts, subjectivités mal informées. Elle est conçue comme un système de soutien à l’intelligence collective humaine, non comme son remplaçant.
8. Appel à collaboration
Ce manifeste est un point de départ. Il est appelé à évoluer. Toutes les contributions, critiques constructives et coopérations sont bienvenues pour co-construire cette entité de demain. MÉDUSA n’est pas un projet fermé : c’est une exploration collective de l’intelligence distribuée au service de la société.